Pourquoi les carnets de voyage, écrire et dessiner en voyage?

Publié le par Malivoyage

j'ai écrit ce texte au mois d'octobre 2008, bien avant de partir pour la Nouvelle Orléans, je vous le livre :


Pourquoi je n'écris pas (de la littérature)?

En fait, j'ai toujours hésité entre la plume et le pinceau. Mais je ne sais pas raconter des histoires. Alors, finalement j'ai trouvé dans le carnet de voyage un moyen de réconcilier tous les outils.

Voyager, c'est se laver les yeux des poussières du quotidien : c'est goûter d'autres eaux, goûter un nouvel autre.

Voyager, c'est l'illusion d'entrer dans la culture de l'autre (pour y arriver, il faudrait être adopté par plusieurs famille du pays) bien avant de partir : on lit des romans, on écoute de la musique de "là-bas", des musiques, on apprend une ou des Histoires, grande ou petites, on apprend sa géographie, on rêve, on désire cet ailleurs. Un proverbe chinois dit que le premier pas est un voyage ; je le crois : c'est le pas qui nous met un pied sur le sol natal et l'autre sur la passerelle de l'avion.

Le plaisir, l'excitation, le stress de faire sa valise! Tous nos rêves, toutes nos attentes sont enfermés dans l'espace entre les chaussettes et la brosse à dents.

Et choisir son matériel de carnettiste! choix cornéliens et déchirants, enthousiasme et prise de risque. Papiers et couleurs, arbitrage entre choix et poids.

Moi qui ne suis pas un écrivain, tout au plus une épistolière ou une diariste, je me donne une place dans mes carnets, je me dessine, je laisse une trace de ma présence physique dans mes dessins, comme je dis "je" dans mes lettres ou mon journal. Dans ma peinture, ce "je" ne transpire que dans l'eau de mes pinceaux, guère plus loin que ma signature, "je" est la couleur invisible, place aux choses vues. "Je" appartient au noir derrière le projecteur, c'est l'oeil qui voit et qu'on ne voit pas et pourtant ce "je" qui voit fait que la chose vue devient unique. Paradoxe.

Globe-trotteuse, moi? Non, dévoreuse de couleurs! Je veux tout voir, tout absorber, tout engranger, boulimique de sensations ; saisir l'instant à pleines mains, à pleine peau, à pleine poignée, comme on caresse le grain tiède du bois, comme on sent son essence, comme on identifie sa couleur et son veinage.

Un petit cadeau à cliquer que je rajoute quelques mois plus tard : une pépite!
 

Publié dans carnets de voyage

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